Shanghai...by night

Publié le 13 mars 2011 par Mitch

Ça n'aura pas été sans mal mais on a réussi à rentrer en Chine. L'obtention de notre visa aura été pour moi bien plus difficile, plus chiant et inintéressant, que n'importe quel moment du voyage. Mais ça y est, on y est!

Et avec 1 heure d'avance. Le pilote avait peut être un truc de prévu. Quoiqu'il en soit, en bon français, je grogne. Et oui, arriver à quatre heures du mat c'est galère. Même les voleurs du Starbuck Café sont fermés...

Pour les liaisons vers le centre idem. On finira par réussir à payer un café à un prix d' aéroport avant de prendre un bus...

Première surprise (même si on s'y attendait un peu quand même) le froid. Ça faisait longtemps qu'on avait pas ressenti ça. Autant à la fin du Vietnam on gelait. On avait même acheté blousons, bonnets, gants...Mais là, on sait pas si on va survivre...

On grimpe dans le bus et une petite heure de route nous mènera chez Guillaume et Bokyung. L'occasion de voir Shanghai se réveiller, des gens faisant du taishi dans les parcs, d'autres promenant leur horrible caniche tuné (blouson chausson), l'occasion également de traverser le quartier financier et de se tordre le coup, collés à la fenêtre gelée, afin d'apercevoir le haut des tours...

C'est fini l'Asie du Sud Est, ses villes grouillantes, bordéliques, et vieillottes...Place à la modernité, la démesure, l'occidentalisation?

On arrivera donc chez Guillaume, le frère de Gaby et ça femme, Bokyung, au trente troisième étage d'une tour faisant partie d'une résidence comptant dans les 40 000 personnes.

Ça fait plaisir de voir des visages connus et évidemment encore plus pour Gaby de retrouver son grand frère.

On commencera par un petit déjeuner toasts grillés Nutella à volonté, genre de détails qu'on se rappelle longtemps, tellement ça fait du bien, accompagné d'un café bien chaud pour se réchauffer...

La premier journée, on partira découvrir la ville et ces rues commerciales, dans le but de perfectionner notre tenue de survie en grand froid.

Oui parce que pour la petite histoire, si on est venu en Chine à ce moment de l'année, ce n'est pas par pulsion masochiste, nostalgie des bonnets ou autres. C'est pour assister, participer comme vous voulez, au nouvel an Chinois.

Fête la plus importante en Chine qui permet de repartir sur un nouveau pied après s'être débarrassé des mauvaises influences de l’an passé. Tout le monde ou presque est au repos pour une semaine. Beaucoup rentrent chez eux en province et campagne pour fêter la nouvelle année en famille, donc les transports on oublie. On mange en famille et, histoire de faire fuir les fantômes, on fait péter des pétards. Et là attention, on ne lésine pas sur la quantité. Et ce pendant plusieurs jours, voir semaines.

Et pour se mettre dans l'ambiance, il n'est pas interdit d'en faire péter quelques jours avant la pleine lune, histoire de voir si on a acheté de la bonne came, prendre les distances, voir d'où vient le vent, annoncer la couleur à ses voisins, être prêt quoi. Donc tous les soirs avant le 02 février, le nombre d'explosion monte crescendo.

Le soir du Jour J, nous partirons en quête de monde près du U Guarden, un quartier (et un jardin) vraiment joli, de nuit comme de jour. C'est chouette mais le nouvel an, ça se passe à la maison et c'est dans le quartier où l'on loge qu'on trouvera les meilleurs places pour assister au spectacle. En ville, c'est mort...

Nous aurons bien pris le soin de faire des prévisions de pétards nous aussi. C'est important de s'intégrer. SUS AUX FANTOMES! Nous achèterons donc les plus petits pétards sur le marché, une mitraillette (long ruban plein de pétards) et une boite de lance fusée. Ici, la petite mitraillette atteint les 3 mètres de long, les petits pétards font passer les mammouths de chez nous pour des « tom pouce », bref, du lourd et du bruyant.

Minuit approche et ça fait déjà une heure qu'on ne s'entend plus. Ça pète de partout dans la résidence, on voit presque aussi bien que de jour, car il ne s'agit pas que de faire du bruit, éclairer c'est bien aussi. On teste nos « Boum Pah » (le « Boum » envoi le gros mammouth à dix mètres en l'air, « Pah! » fait le mammouth en l'air ). On est prêt.

Il est minuit et là, c'est la folie. Un spectacle de vacarme et lumière hallucinante. Des centaines de fusées viennent lécher les vitres en haut des tours de trente étages, les mitraillettes explosent de partout, les « Boum Pah » et leur bruit assourdissant résonnent dans tout le quartier, du jamais vu. Et ça sans relâche pendant une heure. L'intensité diminuera au fil du temps mais ne s'arrêtera jamais complètement. On partira se coucher les poches vides vers 3 ou 4 heures et des explosions se feront encore entendre régulièrement à droite à gauche.

Le lendemain soir, rebelote. Ils sont fous.

Puis le rythme diminuera au fil des jours.

Entre toutes ces émotions, on en profitera pour visiter Shanghai en compagnie de Guillaume et Bokyung, en vacances du coup.

Le lendemain du Jour J, on visitera le temple de Jade. En soit le temple n'est pas exceptionnel, mais le jour choisi a rendu la visite vraiment sympa. On en a vu des temples mais là...Des centaines de personnes sont venus en ce lendemain de nouvel an pour prier. «Je veux des nouveaux pétards pour ce soir », pria Mitch. Les Chinois eux je sais pas mais ça rigolait pas. Et bonjour le nombre de bâtons d'encens brulés, atmosphère irrespirable, les pièces lancées pour avoir chance et tout le tralalala. On marchait sur de l'argent. Les bonzes remplissaient des sacs énormes comme on voit à la télé avec des pelles et des balais. Impressionnant comme visite.

Nous irons également visiter le pavillon Chinois de l'Expo Universelle de 2010, laissé ouvert pour tous ceux n'ayant pas eu le temps de le visiter. Pareil, on a pas forcement bien choisi notre jour. Tous les chinois sont en vacances et se sont passés le mot. On attendra quatre bonnes heures dans une queue parfois survoltée avant d'entrer. D'extérieur très réussi, l'intérieur n'est pas en reste. Au programme des photos, des films, une ballade en petit train. Un mur hallucinant difficile à décrire. C'est une peinture d'un village au style très ancien dans laquelle les personnes et les animaux vivent, sur une cinquantaine de mètres peut être. Les thèmes abordés, une Chine qui va de l'avant, tout en respectant ses traditions, et l'écologie. Ça valait le coup d'œil.

Nous ferons également un petit crochet vers un vieux quartier de la ville, le Hue Garden, et évidemment un tour dans une de ces tours gigantesque, dans la Jin Mao plus précisément, qui mesure plus de 400 mètre.

Sur Shanghai, on découvrira également tout un tas de restos tous meilleurs les uns que les autres. Les « Tapa Niake » également, restaurant où l'on mange et boit à volonté pour une quinzaine d'euro. Et attention, c'est pas du fast food. Vous êtes à une table de 8, un cuisto pour votre table, qui cuisine devant vous sur une grande table en inox. Les plats défilent et c'est un délice.

On refera également un stock de pétards car le week-end d'après, je ne sais plus exactement pourquoi, il fallait remettre ca. Présent!

A noter l'importance des traditions pour les Chinois. Le soir on voyait des gens en pyjama, dérouler avec précaution une mitraillette démesurée partant du pas de leur porte d'immeuble vers le lointain. Et après avoir constaté que tout avait explosé, ils pouvaient se recoucher paisiblement. On pouvait lire sur leur visage comme un sentiment d'avoir accompli leur devoir.

Après tous ces bons moments passés sur Shanghai, nous prendrons un train pour Pékin, capitale de ce vaste pays.