Le Mékong, Jésus, et des bateaux...
Après notre ballade dans le nord du Laos, il est temps de rejoindre Luang Prabang, ville classé au patrimoine de l'UNESCO tellement qu'elle est belle.
Nous l'atteindrons en bateau, noyés dans une masse de touristes limite déchainés ne souhaitant que faire la fête. Ça change du nord.
Luang Prabang, malgré son côté très touristique, a énormément de charme. C'est un village d'Asie, avec une influence française très prononcée. Et le mélange maisons françaises, temples, petit marché typique, Mékong est vraiment sympathique. C'est très chaleureux et on prend beaucoup de plaisir à s'y balader.
Dans les alentours, histoire de changer des visites de temples, on partira voir les cascades de Tad Xe, endroit complètement surréaliste.
A Luang Prabang, lors d'une ballade sans but précis, on fera la rencontre de Jesus. Après avoir traversé le Mékong dans une barque plus que sommaire, on trouve un petit bar d'où l'on peut admirer le coucher de soleil. Sur le fleuve, les pêcheurs sont à l'œuvre. Fleuve et ciel prennent des couleurs dorées. Et Jesus joue des ballades hispaniques sur sa guitare. Moment magique.
La nuit ayant pris place, Jésus, espagnol, nous explique qu'il est là pour discuter avec un des propriétaire du bar, pécheur également, pour effectuer une descente du Mékong. Descendre le Mékong dans un bateau traditionnel, avec un pêcheur, est le genre d'expérience à ne pas manquer.
C'est ainsi que deux jours plus tard, on s'apprête à partir pour trois jours de ballade. Le bateau chargé, Her, le lao, part faire un dernier essai de son bateau. Ce n'est qu'une heure plus tard qu'il reviendra, à la rame. La pièce assurant l'étanchéité à l'endroit où l'arbre d'hélice passe à travers la coque a lâchée. Her a l'air de connaître le truc. Il allume un feu, ramène un bout de caoutchouc et des bouts de bambous. C'est un peu comme les soupes. Faut être du coin pour réussir à bien les faire. Avec la mécanique, c'est pareil.
Au final, on ne partira que le lendemain. Le lendemain, les réparations sont effectuées, Her repart faire un test et revient une quinzaine de minutes plus tard avec le sourire. La mère de Her passe dans le coin et vient déposer quelques fleurs et gâteaux à l'avant du bateau, tradition courante dans les transports. Il n'est pas rare de voir des fleurs et des bâtons d'encens sur les plaques d'immatriculation des bus. Une fois les offrandes et prières effectuées, on décolle.
Le bateau est petit, on est chargé, l'eau rentre de partout, c'est l'aventure quoi! Sur le chemin, on s'arrêtera prendre Sipan (premier lao rencontré n'ayant pas un nom monosyllabique), que nous surnommerons vite le working man. Une demie heure après le départ, l'alternateur montre des signes de faiblesse. La courroie se met à fumer. On s'arrête. Her tente de réparer tout ça..
.Au final, on passera la nuit ici. En attendant un deuxième bateau, pour la suite, Jesus et moi essayerons de pêcher...
Her bricolera, et Sipan coupera du bambou. On se rendra vite compte que quand il ne cuisine pas, ne pêche pas, ne fabrique pas de nouveau filet, il coupe du bambou. C'est son truc. Il en fait de fines baguettes, qui, nous l'apprendrons par la suite, servent dans les rizières comme ficelles pour faire des fagots. En tout cas, il ne perd jamais une minute.
Le deuxième bateau arrive. On passera une bonne soirée avec en notre compagnie deux autres laos. Nous mangerons un bon repas autour du feu, puis nous admirerons les étoiles tout en écoutant Jesus jouer de la guitare.
Le lendemain, changement de bateau, changement de rythme, changement de bruit également. Le moteur ronronne. Un peu de riz et un petit poisson pour les dieux et en avant. La suite du voyage sera bien plus tranquille et ce sera fini des problèmes mécaniques. On profitera pleinement des paysages, du calme du Mékong, de ces caprices parfois. On vivra au rythme et à la manière des "fisherman" laos. On apprendra à pêcher les poissons du Mékong, à cuisiner, à faire un campement en bambous. Une belle expérience.
En fin d'après midi du troisième jour, nous arriverons à Pack Lai, notre destination. Il n'y a pas si longtemps, les gens descendaient régulièrement par bateau. Maintenant qu'il y a des routes, des villes comme Pack Lai ne voient plus de touristes. On ne s'y attardera pas et nous dirigeront le lendemain vers Vientiane, la capitale. Sept heures de trajet dans un bus avec un planché dessoudé, sur des piste en terre. La poussière rentrait de partout. On est arrivée tout orange. Un peu galère mais bon, ça fait parti des aléas du voyage.
Après Vientiane, direction le sud et la frontière cambodgienne. A suivre.
PS : Nicolas Mabit a gagné la carte postale du précédent jeu.
Nouveau jeu, une carte postale à la clé.
Où sommes nous ? Qu'est-ce que c'est ? C'est une poubelle...
Dans un bus...Deco kitch, karaoke gratuit, boule quiès non fournies